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Le jour, elle travaille à la SNCF, où elle organise des formations pour les manageurs. Le soir, elle écrit des histoires d'amour passionnel pour Harlequin. En moins de quatre ans, Emily Blaine est devenue l'auteur française phare de l'éditeur de romances. Elle a vendu 170 000 ouvrages et publié près de 30 titres. Ces jours-ci, elle publie une nouvelle fiction en plusieurs épisodes, intitulée « Toi. Moi. Maintenant ou jamais ». Derrière ce pseudonyme se cache une femme de 35 ans, drôle et pimpante, mariée et mère de deux enfants de 5 et 7 ans.
« Emily » a commencé à écrire il y a sept ans, lorsqu'elle s'ennuyait pendant son premier congé maternité. « Je ne trouvais pas de livres qui me plaisaient, se souvient-elle. Alors je me suis mise à écrire ce que j'avais envie de lire. » Sur Internet, la jeune femme se lance dans les « fan fictions », ces récits dérivés de romans célèbres. Comme l'auteur de « 50 Nuances de Grey », elle s'inspire notamment de « Twilight ». Fin 2012, lorsqu'une de ses amies lui conseille de participer à un concours qu'organise Harlequin, elle se laisse convaincre juste avant la date limite. Elle envoie un texte intitulé « Passion sous contrat » et tape dans l'œil de l'éditeur.
Son ouvrage est publié et on lui réclame de nouveaux textes. « J'ai dû l'annoncer à mon mari. Il ne savait pas que j'écrivais parce que je le faisais quand il jouait aux jeux vidéo ou regardait le foot. Il a dit C'est comme « 50 Gris » ? » La jeune maman choisit alors son nom de plume (« Mon mari a trouvé Emily et moi Blaine en épluchant la liste des personnages de New York, unité spéciale »). Depuis, celle qui a grandi à Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) entre une mère qui « bosse dans une usine » et un père chauffeur-livreur enchaîne les romances à un rythme impressionnant.
Pour écrire, Emily Blaine part d'une idée et d'un cadre qui la font « fantasmer ». Elle n'a jamais mis les pieds aux Etats-Unis, mais a situé sa série « Dear You » à New York. « J'écrivais avec Google Maps sous les yeux. » Ses personnages sont « soit beaux, soit riches » : « On ne fait pas rêver avec un plat de coquillettes. Quand les femmes regardent Dirty Dancing, elles savent bien que, dans la vraie vie, Patrick Swayze n'aurait jamais craqué sur cette nénette. » Le plus difficile pour elle reste d'écrire une scène de sexe. « Là aussi, il faut faire rêver, mais cela doit rester réaliste : l'homme n'a pas quatre jambes ni trois bras... » Pas question pour autant de reculer devant l'obstacle. « Quand il n'y a pas de sexe, les lectrices font un scandale », rigole-t-elle.